Nicolas Mabon, colistier et éducateur sportif.
Être sportif, éducateur sportif : ça se vit au quotidien
Chaque semaine, les mêmes actions se répètent : analyse de la dernière compétition, préparation des séances d’entrainement, de la compétition à venir (convocation des joueurs/joueuses, constitution des équipes). Chaque semaine, il faut s’entraîner, jouer les matchs. Chaque semaine, il faut chercher des arbitres, des sponsors, préparer les collations, organiser le prochain plateau ou tournoi de jeunes…
Voici de quoi se compose le quotidien (non exhaustif) de beaucoup de sportifs/sportives, bénévoles, éducateurs/éducatrices qui, depuis mi-mars, se retrouvent confinés en ne sachant pas de quelle manière, se fera la reprise.
Comment faire pour garder le lien sportif pendant le confinement : avec de la bonne volonté et de l’imagination
Cette question du lien est devenue centrale avec le confinement et elle en a déclenché d’autres : Comment conserver la convivialité tant prisée ? Se maintenir en forme ? Garder la dynamique de groupe ou individuelle ?
En réponse, des initiatives ont vu le jour via les réseaux sociaux (visio- conférences, mails). Elles nous permettent d’avoir l’impression de faire ensemble ou d’échanger nos pratiques pour se maintenir en forme durant l’isolement. Ainsi, les valeurs éducatives, de convivialité et de transmission du savoir qu’on retrouve dans le sport réussissent à survivre malgré l’isolement. Par exemple, en tant qu’éducateur au Bouguenais football club, j’ai créé un groupe Facebook avec les joueurs adultes que j’encadre, pour communiquer avec eux et j’utilise aussi la page Facebook du club.
A l’aide de ces 2 réseaux, je propose et partage des séances de renforcement musculaire pour que les joueurs puissent conserver une dynamique sportive, même si je n’ai aucun regard sur leur pratique puisque chacun fait à sa guise.
D’autres éducateurs du club ont proposé des défis jonglages ou de tir dans une poubelle, une bétonneuse ou tout autre support à disposition. Des parcours ont aussi été proposés pour les enfants, ce qui permet d’échanger et de faire en famille.
Un vote des césars a même été organisé avec des nominés aux catégories meilleurs joueurs, « ambianceurs », coachs …
Un diaporama est en cours de réalisation avec des photos des joueurs en tenue du club dans leur quotidien pendant le confinement.
Autant d’actions et d’idées qui nous aident à maintenir le lien et l’envie de se retrouver quand nous pourrons circuler plus librement. Cela permet aussi à certaines personnes plus isolées de se sentir moins seules. Et c’est là l’essentiel !
Les conséquences des mesures anti-crise sur la vie sportive
D’autres questions importantes se posent, j’en maîtrise moins les réponses en tant qu’éducateur, mais elles viennent néanmoins bousculer la vie des clubs amateurs ou semi professionnels : quid des pertes économiques ? Les recettes des bars, les tournois ou les festivités sont une grosse partie des revenus d’un club or cette année ils n’auront pas lieu… Comment va-t-on pallier à ces manques ?
Pour les semi pro : comment vont être gérées les pertes de salaires ? Quand se fera la reprise et dans quelles conditions ? Et plus largement : comment reprendre la pratique des sports avec de la proximité, et dans les lieux fermés ?
Préparer la reprise…
Concernant l’économie des clubs, des collectifs se sont mis en place entre clubs pour obtenir des réponses et des aides des fédérations mais à ce jour, peu de décisions ont été actées.
Sur la reprise nous sommes encore dans le flou, mais une première idée serait d’associer les clubs ou certains éducateurs à la reprise de l’école. Les enfants ne reprenant pas tous en même temps, pendant que certains seraient en cours, d’autres pourraient apprendre à pratiquer une activité sportive. Une idée qu’il faudra travailler à mon sens …
Nicolas Mabon
