Les secteurs culturel et associatif en danger : lourdement impactés par la crise du Coronavirus

Les secteurs culturel et associatif en danger : lourdement impactés par la crise du Coronavirus

Voici les différentes questions que Rezé Citoyenne soumet aux différentes instances locales dans le contexte de la crise. L’objectif étant d’attirer l’attention sur des problèmes liés au confinement et à l’après tout en apportant des propositions constructives.

Face à la gravité des conséquences de la crise pour les acteurs de la culture et le secteur associatif, Rezé Citoyenne a soumis à la mairie de Rezé ses réflexions pour agir localement.

Le monde CULTUREL LOCAL est en danger 

Le secteur culturel vit aujourd’hui un séisme sans précédent. Tout Comme d’autres domaines d’activité bien-sûr. À ceci près que, comme le tourisme, l’hôtellerie et la restauration, ils seront les derniers à retrouver une activité normale et que l’année blanche qu’ils s’apprêtent à vivre aura des répercussions durables sur leurs ressources.
Les mesures gouvernementales qui arrivent au compte-gouttes ne viennent en rien rassurer les professions du secteur culturel.

La ville n’a pas les moyens d’agir sur l’avenir du régime des intermittents du spectacle, ni sur les mesures d’urgence de sauvetage des petites entreprises du secteur. En revanche, les municipalités peuvent d’ores et déjà mettre en place des stratégies d’accompagnement de la culture locale. Celle-ci participe du rayonnement et du dynamisme d’une ville. Ce serait un juste retour des choses et marquerait un soutien fort à un secteur dont plus de 50 % des acteurs ne se relèveront pas de sitôt.

Pour limiter les impacts économiques et sociaux, il convient de faire acte de solidarité à plusieurs niveaux et de promouvoir un cercle vertueux qui ne vient pas aggraver la situation actuelle.
C’est pourquoi, nous vous soumettons nos réflexions, en espérant apporter un complément de propositions à vos délibérations en cours :

  • Que les contrats signés par la ville concernant des événements annulés pendant toute la durée du confinement soient honorés financièrement, permettant ainsi aux structures culturelles concernées de sauver une petite partie de leur économie (et cela concerne autant les grands et petits événements publics que les interventions artistiques en milieu scolaire, par exemple …). L’arrêt probable des initiatives entreprises par la Ville de Rezé, comme le projet ambitieux d’éducation artistique et culturelle (avec plus de 2500 enfants touchés et environ 580 interventions) aura des incidences sur ces intervenants, salariés ou intermittents du spectacle, qui seront sans ressource. L’application du dispositif de recours au chômage partiel est aujourd’hui trop obscur, trop incertain pour leurs métiers.
  • Promouvoir auprès des habitants l’acte militant de renoncement au remboursement des activités et de la billetterie, pour les ménages disposant de ressources financières suffisantes. Cette mesure aurait l’intérêt de préserver partiellement la trésorerie des organismes de spectacles. Cette attitude serait également à promouvoir sur les activités sportives, culturelles et de loisirs.
  • Que, dès aujourd’hui, soit réfléchie la mise en place de nouveaux projets culturels sur l’année 2020/2021, privilégiant les acteurs culturels locaux, pour pallier aux annulations sévères que subissent les artistes et techniciens du territoire et pour rendre à la culture sa vocation première : recréer du lien social sur le territoire, rétablir la confiance entre les habitants, aujourd’hui séparés les uns des autres, isolés, dangereusement pour certains, et re-dynamiser l’économie du secteur culturel.
  • Identifier les structures culturelles du territoire (associations, TPE, intermittents) impactées par la crise actuelle, et mettre en place des dispositifs de soutien d’urgence. Soutenir publiquement les propositions des intermittents pour sauver leur situation, par exemple, serait un acte fort.
  • Travailler avec les structures culturelles municipales et partenaires de la collectivité pour soutenir la culture locale.

Ainsi, nous pourrions travailler dans une perspective préventive et non curative …

Le monde ASSOCIATIF LOCAL est en danger

Dans nombre de cas, les associations du territoire sont à vocation sociale, culturelle, sportive ou caritative. La frontière avec la crise du monde culturel est ténue. La fin du confinement sonnera le bilan des dégâts humains et financiers occasionnés par l’arrêt du suivi réalisé par les associations.
Beaucoup d’associations s’attellent à tisser des liens avec les plus précaires et ce, depuis des années. C’est la régularité et l’inscription dans la durée qui fait la qualité du travail réalisé.

Quelles sont les conséquences de l’arrêt brutal des liens ? Les plus précaires d’entre nous se retrouvent confinés dans un confort plus que sommaire, engendrant détresse psychologique et hygiénique.

C’est pourquoi, nous vous soumettons nos réflexions, en espérant apporter un complément de propositions à vos délibérations en cours :

  • A l’instar d’autres collectivités, la création d’un fonds de soutien financier et logistique, destiné à toutes les structures touchées par la crise sanitaire, non seulement pour compenser les éventuelles pertes liées à la situation actuelle, mais aussi pour mettre en lumière les problèmes sociaux et humains occasionnés par l’isolement. Il faudrait également avoir un retour des associations pour préciser les besoins en espaces dédiés à l’activité et réinvestir le lien avec les personnes qu’elles accompagnent.
  • Qu’une attention particulière soit portée aux associations sportives, dont les manifestations publiques sont et seront probablement suspendues pendant un certain temps, les mettant en grosse difficulté financière. Ces événements organisés par des bénévoles impliqués et investis permettent en effet de dégager des bénéfices indispensables pour trouver un équilibre financier en fin de saison.
  • Que le forum des associations, prévu en septembre, puisse se placer sous le signe de la solidarité. Ce forum, s’il peut être maintenu, peut être un formidable moteur de recensement des problèmes rencontrés par les associations et un vecteur de dialogue important entre les différentes instances engagées.
  • D’être vigilants aux différentes pertes de revenus intégrées aux budgets des associations : 
    Quels vide-greniers annulés sont des revenus conséquents de ces structures et à quelle échelle imaginons-nous une compensation ?
    Quels événements sportifs sont organisés en faveur de structures sociales ou caritatives ? Et comment les dédommager ?

Nous proposons qu’une commission se mette en place rapidement pour étudier les différents cas de figures, et ne laisser personne au bord du chemin, surtout les plus fragiles. Les associations sont garantes de cohésion sociale, c’est aujourd’hui qu’il faut les soutenir pour éviter l’accroissement de la précarité sur notre territoire.
De plus, au-delà des structures associatives et des bénévoles, il y a souvent des salariés ou intervenants impactés, dont le devenir professionnel est plus qu’incertain.

Courrier envoyé par Rezé Citoyenne au maire de Rezé, avril 2020.

Le monde culturel et associatif local en danger